13 juillet 2006

Chantier en Italie





Chantier en Italie
Stéphane Sandron – août 2004


Samedi 03 juillet 2004. Le jour du départ est arrivé. Dur, dur de se lever après une semaine festive due à la récente fin des examens … Avide de nouvelles expériences, j’arrive à atteindre la gare de Namur pour monter dans le train de 8h00 à destination de Milan.

La première question qui je me pose est de savoir qui seront mes voisins de compartiment au cours de ces 10 heures de voyage. En effet, s’ils ne sont pas très sympas, le voyage peut paraître long … très long. Finalement, je me retrouve avec 2 autres jeunes.

C’est bizarre mais il semble qu’il existe une certaine barrière entre les voyageurs (surtout entre les adolescents, manque d’expérience ?) … qui ne demande qu’à être brisée. Let’s go !! :-) Etant dans un train italien et mon appuie-tête vraiment bas, cela me donne une idée pour lancer la conversation « On voit que c’est un train italien … l’appuie-tête est vraiment trop bas » … Pas génial comme déclencheur mais bon, on fait avec ce que l’on a … . Directement après mon intervention, voilà qu’un d’eux commence à nous demander où nous allions. La barrière s’était rompue :-) Le voyage allait être distrayant.

Arnaud fait ses études dans la même université que la mienne et il est fort probable qu’il m’ait servi à un des bars du bal des busés de Namur quelques jours plus tôt. Il a prévu d’aller travailler comme guide dans un observatoire en Suisse, travail qu’il effectuait les années précédentes à titre bénévole, simplement par passion. Alexis, quant à lui, est en secondaire et va rendre visite à son parrain, résidant également dans le pays de la vache Milka. Au final, le voyage s’est très bien passé et le train est arrivé en gare de Milan sans une minute de retard ! Un exploit pour les chemins de fer Italiens ;-)

« Terminus, tout le monde descend », il est 19h25 et j’ai reçu comme instructions d’aller acheter un billet de métro, de me diriger vers une certaine station (« Famagosta ») et de téléphoner à mon contact de Legambiente (un mix entre Javva et Greenpeace pour l’Italie) pour qu’il vienne me chercher (Natalino Zasso).

Après une vingtaine de minutes dans le bruyant métro milanais et une dizaines d’autres d’attente à l’intérieur de la station convenue, Natalino, le coordinateur du chantier, est arrivé me chercher. Il faut savoir que le rendez-vous officiel était fixé au lendemain entre 14h et 18h. Mon train arrivant en dehors de cette tranche horaire, je m’étais arrangé pour arriver le samedi et donc être sûr de pouvoir rencontrer les autres volontaires.

A ma grande surprise, Natalino parlait français. En effet, il avait pas mal baroudé tout au long de sa vie. Les racines ont finalement été plus fortes et l’ont ramené au sein de son pays natal. A la fin du trajet, nous sommes arrivés face à l’école primaire de Landriano sur fond de Manu Chao. C’est là que j’ai fait la connaissance du camp leader (Tania, Slovaquie) et d’une des volontaires (Ceren, Turquie). Cette dernière avait également préféré rejoindre le chantier un jour plus tôt pour des questions de facilité.

Après s’être restaurés et avoir fait connaissance, nous nous sommes attelés à sortir les vélos qui nous ont servi pour accomplir le trajet entre l’école et notre lieu de travail (la Büsa del Ratt). Ils étaient entreposés dans la, très poussiéreuse, cave (oserais-je dire labyrinthe) ;-) Une fois dehors (élément très important … vous allez voir), nous avons entrepris de les nettoyer.

Soudain, une présence familière se manifesta … Bzzz … Les moustiques étaient de la partie :-/ En effet, Tania, qui avait été volontaire dans ce même village une année précédente, nous expliqua que Landriano était leur paradis. Cela s’explique par la présence de rizières et d’eau (presque stagnante) circulant dans une ancienne partie du Lambro (une rivière passant par Milan). La seule manière de s’en protéger était de recouvrir chaque centimètre carré de peau par de l’AUTAN (mot qui devint rapidement courant dans notre vocabulaire) ;-) (On pouvait trouver ce produit sous toutes les formes imaginables : sprays, sticks, …). Ce que nous avons immédiatement fait

Le nettoyage fini, nous avons été tous les trois à une fête de village se déroulant sur la place du village. Cela consistait en un grand nombre de tables avec une grande partie de la population du village et un podium sur lequel un artiste rejouait de grands classique au synthé :-D (Macarena, Mambo n°5, …). Peu de gens dansaient sur la « piste », mais il fallu peu de temps pour que les gentils volontaires viennent mettre une ambiance infernale (j’exagère peut être un peu) ;-) avec l’aide précieuse des enfants du village. C’est là que j’ai eu mes premiers vrais cours de danse … hum … peux mieux faire ;-) Après quelques heures, les surnoms étaient déjà trouvés : Shakira pour Tania, J.Lo pour Ceren et Ricky pour votre humble serviteur. Nous envisageons d’ores et déjà de sortir un CD, avis aux amateurs :-D

Ce qui explique cette fête est que le mois de juillet est spécial pour Landriano car c’est un mois où il y a tout un tas de manifestations. Cela peut aller du simple concert au défilé de mode. Comme village n’est pas très grand, cela permet aux gens de se retrouver autour d’un petit limoncello ;-) Nous en avons d’ailleurs bien profité de ce mois car les villageois nous reconnaissant n’hésitaient pas à nous offrir différentes denrées :-)

Le lendemain (dimanche), c’était le jour d’arrivée des autres volontaires. Nous étions déjà célèbres avant notre arrivée car il était noté sur les affiches, qui reprenaient les festivités du mois, que nous arriverions aujourd’hui. En même temps, cette journée coïncidait avec la présentation d’organisations non gouvernementales italiennes. Différents stands étaient installés en face de la mairie, dont un destiné à Legambiente. Natalino et d’autres personnes de cette organisation y étaient présentes pour distribuer différents folders. Ils nous ont donné un chouette t-shirt et une casquette tous les 2 jaunes (vous pouvez les voir sur les photos). L’après-midi je me suis occupé du stand car Tania devant aller au point de rendez-vous et que j’étais le seul capable de baragouiner quelques mots d’italien. Cela a marqué les italiens qu’un volontaire était capable de « parler » leur langue et j’ai eu l’impression d’expliquer une vingtaine de fois la même chose.

Au fur et à mesure de la journée, les autres volontaires sont venus grossir les rangs. Malheureusement, quelques absents étaient déjà à déplorer :-( Nous étions 10 à la place des 13 de départ et une fille Sud-Coréenne s’était faite voler son sac à main. Natalino alla à son secours pour l’aider à porter plainte et pour régler tous les problèmes que cela engendre (perte de passeport, …). Après avoir effectué un petit sondage, il s’avérait que nous étions tous des débutants en ce qui concernait les chantiers internationaux car c’était pour chacun d’entre nous une première expérience. De par ses 5 derniers camps en tant que camp leader, Tania serait la seule à pouvoir nous épauler, nous conseiller.

Après le souper, nous sommes allés tous ensemble voir un concert de jeunes talents, tout en profitant pour mieux faire connaissance autour d’un verre. Un bref tour des volontaires : Young Jin : un sud-coréen en première année en architecture mais qui va devoir mettre ses études de côté pour un bout de temps car il va entrer à l’armée en octobre pour effectuer le service militaire d’une durée de 3 ans …), Marine : une française qui effectue des études de médecine, Isabelle : une amie à Marine qui a presque fini ses études de sage femme, Maria : une autre slovaque qui effectue des études de droit à Bratislava, Christine : une canadienne (québecoise) en dernière année de licence en biologie à Montréal, Ju-Hyun et Ji Young : deux amies sud-coréennes effectuant des études de droit. Voilà pour les nouveaux arrivants :-)

Le lundi matin, nous avons eu droit à une visite de l’endroit où nous allions travailler (la Büsa del Ratt) et à un briefing de ce que nous allions faire lors de ces 2 semaines, schémas à l’appui. En fait, le Lambro est une rivière passant par Milan dont le tracé sinueux se prolongeait plus bas dans les terres. Suite à des inondations à répétitions dans la ville de Milan dues au sol argileux, les autorités décidèrent de modifier le tracé de la rivière et en faire une ligne droite pour que l’eau s’écoule plus vite. Cela laissa les « coudes » de la rivière peu exploités et différentes espèces animales (dont les moustiques … grrr) et végétales pures se développer, d’où l’intérêt de les protéger.

Sur le site, il existe une pente composée de couches de sable et d’argile. Elle jouxte des rizières dont l’eau s’écoule dans les couches sablonneuses pour se rendre dans la rivière au bas de cette dénivellation. Cependant, elle entraîne une partie du sol dans sa course et donc provoque des « éboulements » de terrain dans le cours d’eau. Ce que nous aurons à faire sera donc de creuser des trous descendant assez profondément (une cinquantaine de centimètres) que pour pouvoir installer des barrières de bois qui filtreront et ralentiront l’eau s’écoulant dans le sol. Ces dernières, une fois placées, seront recouvertes de terre pour plus de sûreté et ne seront donc presque plus apparentes. Nous devrons également démonter une des barrières de l’année passée qui n’a pas été assez enfouie et repeindre un grand panneau explicatif se trouvant à l’entrée principale du site.

Nous avons mené à bien notre travail au cours des deux semaines. Cependant, la nature nous mit des bâtons dans les roues et nos ennemis numéro 1, j’ai nommé « les moustiques » se regroupaient en escadrons pour nous attaquer (j’exagère peut-être un peu) :-) Il y avait également le sol qui nous jouait des tours … Lorsque qu’en creusant nous tombions sur une couche de sable, l’infiltration faisait s’effondrer les bords et nous devions recommencer le travail « Digging, Digging, deeper an deeper » :-) L’eau s’écoulant des les tranchées mélangée avec la terre nous donnait l’impression de se retrouvé piégé dans des sables mouvants. Cela a donné lieu de temps en temps des batailles de boue … :-)

Malheureusement, à la moitié du séjour, les 2 amies sud-coréennes nous quittèrent car le travail était assez physique et Marine se fit mal aux ménisques de la jambe gauche lors d’une fausse manœuvre en vélo. Cette dernière resta alitée la dernière semaine après avoir passé quelques examens supplémentaires dans un hôpital de Milan.

En ce qui concerne les activités extrascolaires (vous comprenez quoi …), il y avait toujours quelque chose à faire. Dans le village, nous avons été à quelques fêtes comme celle du premier samedi. Là-bas, nous avons rencontré des jeunes de notre âge, qui nous ont d’ailleurs emmené, par la suite, visiter Pavia (une plus grande ville non-loin), déguster des glaces aux milles et une saveurs dans d’authentiques « gelateria » et, finalement, dans une grande piscine à ciel ouvert … . Ce qui était assez étrange était que certains suivaient des études et que c’était la période des examens. Cependant, ils n’étudiaient jamais la soirée … mais comment font-ils ? Je n’ai pas encore réussi à percer leurs secrets mais j’y travaille, je vous tiens au courant ;-)

Nous avons profité de notre week-end de congé pour pouvoir se reposer, visiter Milan (son château, le Duomo, ses glaces … eh oui … nous sommes de gros gourmands, la rue des grands couturiers) et aussi se reposer à Milan (siestes dans différents parcs) :-D Le dimanche, nous étions invité à un barbecue chez un de nos amis Italien qui avait examen le lendemain. Le repas a réellement été gargantuesque, avec de gros morceaux de pastèque sous fond d’un de nos hôtes qui s’était métamorphosé en chanteur (de célèbres chansons du pays) muni d’une guitare.

De la semaine suivante, nous avons eu l’occasion de découvrir une boîte Milanaise composée de 3 « pistes de danse » aux ambiances différentes (rock, reggae, pop-rock). Il y avait également moyen de nager dans les piscines, qui jouxtaient les scènes, et d’utiliser un super grand toboggan … vraiment pas mal comme ambiance ! De plus, il y avait un concert au début de la soirée. On se sentirait presque dans une soirée étudiante :-)

L’heure du départ approchait et nous avons, encore une fois, été invités chez des amis de patrons locaux de Legambiente (en fait la famille du team leader de l’année passée : Francesco) lors du dernier week-end. Nous avons eu droit à d’énormes pizzas ainsi que de limoncello maison (n’hésitez pas à me contacter si vous voulez la recette … ça n’a pas l’air si dur que ça à faire). Nous avons également été nous baigner dans un endroit magnifique le long de la rivière Trebbia … Il paraîtrait qu’il n’est pas interdit de faire du camping le long de cette dernière. Ca pourrait être franchement bien comme place pour passer ses vacances. L’eau est un peu froide mais ça revigore et ça tient les bières/pastèques au frais ;-)

Nous avons quitté petit à petit l’école au cours dans les deux jours qui ont suivi (dimanche et lundi) avec un pincement au cœur. Mais bon, il faut dire que ça a été une chouette expérience d’avoir pu rencontrer des personnes parfois fort différentes et en même temps travailler sans être payé. On a eu l’impression d’avoir fait quelque chose d’utile de nos vacances et ça nous rend assez fier (dans le bon sens du terme) :-) Résultat, des amitiés répartie un peu partout dans le monde, une mailing list créée pour rester en contact, une envie de retourner en chantier et surtout … la recette du limoncello ;-) J’déconne :-)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

merci pour intiresny Dieu