08 août 2008

Esperanzah! 2008 deuxième édition pour JAVVA

Pour la deuxième année consécutive JAVVA a participé au village associatif du festival Esperanzah! Cette année le thème était travail décent/vie décente et l'asbl s'est engagée dans le pôle migration.

Pourquoi cette présence?

Il pourrait sembler au premier abord qu'une association comme JAVVA n'a pas forcément sa place dans un festival comme Esperanzah engagé sur des problématiques avec lesquels l'association n'a pas à faire directement. Cependant cette année encore, il a paru important à JAVVA d'être là en tant qu'association citoyenne. En effet, un des objectif principal de JAVVA est d'encourager les jeunes à s'investir en tant que citoyen dans la société qui les entoure. Parler des migrations devient alors évident, puisqu'il touche aux thèmes chers à JAVVA de la citoyenneté, de la démocratie, de l'Europe et des relations interculturelles.

Quelle présence?

Cette année, le pôle migration a décidé de travailler sur deux plans :

  1. la mise en situation
  2. l'information et la recherche de solutions

Les festivaliers étaient donc invités à expérimenter la vie de travailleurs au noir dans un prétendu El Dorado, ils étaient ensuite dirigés vers une des association membre qui leurs proposait des alternatives et leurs fournissait des informations.

JAVVA s'est principalement investi sur la question de l'information et pour ce faire l'asbl à décidé de s'associer avec une autre asbl : SOS Migrants. Les deux associations ont donc proposé au festivalier de réflechir sur le vocabulaire de la migration et sur les conséquences humaines des politiques migratoires européennes.

Elles ont ensuite proposé comme alternative l'engagement de JAVVA dans les centre pour demandeurs d'asile et le soutien aux organisations de sans-papiers. Le festival a aussi permis à JAVVA de relayer la campagne UNITED sur les conséquences mortelles des politiques migratoires européennes en presentant la liste des 11 000 personnes mortes à cause de la politique de forteresse Europe et en proposant aux festivaliers de signer une lettre et de l'envoyer au Parlement Européen (pour plus d'informations andreea@javva.org). Pendant le festival, 120 lettres ont été signées et 60 distribuées.

Andreea (sve JAVVA), Roberta (volontaire JAVVA) et Mélanie (stagiaire sur la question des migrations) devant le stand de JAVVA

Le CA de JAVVA expérimente l'El Dorado des migrants.

Et oui Nicolas Sarkozy et Angela Merkel étaient présents à Esperanzah! Pour les sensibiliser aux conséquences des politiques migratoires qu'ils ont mis en place, les volontaires de JAVVA les assoment avec la liste de 11 000 morts aux frontières.

Nicolas Sarkozy ému par ces morts décide d'envoyer une lettre au Parlement pour une autre politique migratoire....et oui on peut toujours rêver!

Il semble que les volontaires de JAVVA et de SOS Migrants sont vraiment sur la même longueur d'onde à Esperanzah!

La présence de JAVVA ne s'est pas limité au stand son président a aussi participé à un débat sur le volontariat.

Mélanie et Ali Guissé, co-président de SOS Migrants

03 août 2008

WE pré-départ et de formation animateurs JAVVA du 28 et 29 juin

Voici une série de photos prises lors du Weekend pré-départ et de formation animateurs du 28 et 29 juin à Modave.

Un très chouette groupe et un WE très constructif !

Et merci à Pierre pour les photos.

























Fête de départ de Cristina et Nicoletta du 25 juin

Cristina est italienne et a fait un Service Volontaire Européen à Bruxelles de quatre mois qu’elle a terminé fin Juin 2008. Sa particularité? Elle est la première volontaire en chaise roulante que nous accueillions. Et quelle chance! Nous sommes tous très heureux d’avoir pu apprendre à la connaître et de l’avoir vu s’épanouir à Facere, le centre pour personnes handicapées moteurs où elle a pu donner de son temps comme volontaire et surtout comme être humain exceptionnel.

Voici quelques photos de son départ et de celui de Nicoletta, notre autre SVE italienne qui fut volontaire à JAVVA toute une année.



Si vous voulez connaître un peu mieux Cristina, voici la lettre qu’elle a écrite peu de temps après son arrivée en Belgique suivi de sa lettre écrite peu après la fin de son projet.

“Bonjour à tous je suis Charlie, ah excusez-moi ceci est seulement pour les personnes du SVE, en réalité je m'appelle Cristina et j'ai depuis peu 31 ans. Depuis ma naissance, j'ai comme fidèle ami un fauteuil, je lui ai dit d'aller en vacances.......mais lui est trop stakkanoviste… Depuis quinze jours je plane dans l'univers SVE. Probablement avant de parler de comment vont les choses , il serait préférable que je vous explique ce qui m'a attiré à prendre ce chemin....essentiellement je pense être une personne qui a besoin d'une grosse quantité de stimulations, où mieux, de vrai et propre adrenaline pour vivre au mieux car depuis quelques temps je vivais dans un moment de fermeture. Voila donc la décision de partir...D'un autre coté je pense être une personne qui de la vie a reçu beaucoup, aussi bien de la vie par elle même que des personnes, et voilà donc arrivée l'heure de changer de perspective: donner. Mais que peut donner une personne en fauteuil? Et surtout que peut-elle donner à une autre personne en fauteuil, à d'autres personnes qui ont un gros handicap? Certainement je ne peux pas les aider à aller aux toilettes ou s'habiller, mais s'il est vrai qu'une personne n'est pas faite seulement d'un corps mais aussi d' ame, d’un coeur, d’émotions, de passion et affectivité, alors peut-être finalment je pourrai planer dans le monde du donner....et je pense que ceci est le défi plus grand de mon SVE, pour le moment je ne sais pas encore si ceci sera possible, ce que je peux dire par contre est ce que je veux et que je ferai tout pour que l'handicapé puisse être vu non seulement comme objet de soins mais aussi comme un possible potentiel... Je pense que le SVE est un instrument dans les mains de qui décide de faire cette expérience, mais seulement si nous déciderons de le vivre pleinement, ce sera une expérience qui changera notre vie... Maintenant, quelques jours après le début de cette expérience, j'ai une grande palette où pouvoir peindre quatre mois de ma vie, il est à moi de décider si je veux peindre avec couleurs indélébiles....Que dire de ces quinze jours :certainement ils ont été un tremblement de terre émotif, mais aussi corporel, parcours à mémoriser, barrières architectoniques à surpasser mais quel satisfaction se mettre au lit avec la conscience d'avoir passé une journée pleine. Et surpasser les obstacles, s'émerveiller de la gentillesse des personnes, quelle merveille l'acuité intellective et émotive de ces jeunes communement définis retardés mentaux... Certainement il n'est pas facile de percevoir où se faire percevoir de l'autre coté de la baricade quand on est en fauteuil, gagner la confiance, prendre un espace, percevoir où se faire percevoir pour ses propres compétences. Je pense que ceci est le défi le plus grand à surmonter... Surtout pour qui comme moi n'est pas trop convaincu de son propre potentiel. Permettez-moi enfin de remercier les deux personnes qui ont cru et ont fait de façon que se réalise ce projet: Roberta Stebel et Géraldine Bogaert. Ensemble elles font un coktail de folie pure, cette folie qui fait croire que l'impossible est possible et de là l'impossible devient possible....et l'apparence laisse le chemin à l'invisible et que seul l'oeil de l'âme peux cueillir ........... Et à moi m'a permis d'aller au-delà des limites malgré mes limites........merci.”

Cristina – février 2008 - Bruxelles

“A la fin de cette expérience je peux affirmer avec une absolue certitude qu'une handicapée peut donner beaucoup à un handicapé: elle peut apprendre le blis,elle peu apprendre qu'avec les sentiments il n'y a aucun fauteuil roulant qui la bloque mais surtout quand elle est reconnue comme personne capable de beaucoup de choses alors elle touche le ciel avec un doigt .

C'est ce que j'ai reçu et c’est ce qui me permet d'affirmer qu'une handicapée peut donner énormément à un handicapé. Souvent nous pensons que la vraie intégration est quand il y a une interaction avec le monde des normaux. Moi je pense que cette affirmation est fausse. La vraie intégration est quand la présence exceptionelle d'un fauteuil n’est pas à noter mais quand on peut devenir invisible et se mélanger dans la vie commune, et l'interaction avec un pair te permet d'etre invisible et d'avoir une relation symétrique...

Je me reproche une chose: avoir mis trop de temps à penser quel était mon rôle, évitant de me mélanger avec les résidents autrement je n'aurais pas eu mon rôle ,j'avais besoin d'être reconnue comme figure" professionelle ". Disons que pendant trois mois j'ai péché de vanité mais après j'ai compris qu'il n'y a pas de cristina sans fauteuil, il ne peut pas être caché et cristina sans fauteuil n'aurait pas été la même. Dans ce projet le fauteuil servait à avoir un rapport paritaire avec les résidents pour grandir ensemble. En effet après avoir lu cette phrase dans la brochure de Javva (si tu es venu pour m'aider tu perds ton temps,mais si tu es venu parce que tu penses que ta libération est liée à la mienne alors travaillons ensemble), j'ai compris que moi en tant que SVE je n'avais rien compris et qu’à force de vouloir donner à tous prix il y a un sentiment de supériorité envers qui reçoit et pour ceci je m'en excuse. L'expérience du SVE m'a appris malheureusement que quelques caractéristiques de mon caractère probablement ne changeront jamais par exemple la priorité absolue dans ma vie de faire sentir le moins possible le poids de mon fauteuil aux autres et quand il est possible le porter moi-même . Et bien maintenant, à la fin de l'expérience, je vais vous confier un secret. C'est la chose la plus folle que j'ai fait pour géner le moins possible. Pendant le seminaire j'ai dormi 2 jours sur mon fauteuil parce que le lit était trop bas et qu’il n'y avait pas d'appui. Dans ces conditions je ne pouvais pas me lever pour aller aux toilettes. Je sais, il est difficile de comprendre mais à moi ça m'a servi pour me sentir plus légère. Ça aussi c'est cristina.....

Que dire du film d'animations? je l'aime surtout pour sa liberté d'expression, pour sa normalité qui la rend extraordinaire, je l'aime parce que celui qui a travaillé avec moi a travaillé avec passion. Je l'aime parce que Denis m'a demandé si j'étais prête à prendre mes responsabilités et depuis une vie j'attendais que quequ'un me le demande.....je l'aime parce que celui qui l'écoute ou le voit reconnais que j'y ai travaillé .......je l'aime parce que j'ai appris beaucoup de la personne qui a travaillé avec moi, cette personne m'a permis d'apporter ma contribution et de la mélanger à la sienne........

Que dire du rapport avec Géraldine ? Je la remercierai toujours parce que même avec une télécamera derrière j'ai eu la sensation d'être invisible et de ne pas être un poids. Je la remercie de ne pas avoir forcé notre rapport et d'avoir été un soutien et non pas une protection parce que avec elle je me suis sentie invisible, merci parce qu'elle n'a rien fait d'extraordinaire mais c'est le naturel à être extraordinaire. Merci parce que le projet fait avec Roberta était tellement extraordinaire de n'avoir aucun besoin d'intervention extraordinaire, à part les roues mais ceci aussi fait comprendre le naturel de ce projet. Merci encore à Géraldine,de n'avoir pas pensé à des modes artificiels pour m'intégrer avec les autres personnes de JAVVA (merci Laetitia,Nicoletta , Andreea et Julie) parce que le fauteuil de cette façon n'a pas été garant de mes rapports.

Peut-être que quelqu'un s'est demandé si j'ai souffert de solitude ,absolument pas,j'ai vu des rapports sincères où justement le fauteuil ne faisait pas de garant sous aucune raison et donc il y a eu des moments où j'ai été seule comme tous les êtres humains mais ça aussi fait partie de l'invisible et comme ça l'être seule est signe qu'il n'y a rien d'artificiel mais tout défile à l'intérieur d'une vie réèlle et donc invisible.....MERCI SVE.”

Cristina-juillet 2008